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11 Aug

A Ludovic LUCAS, ancien élève et ancien professeur de sciences, décédé accidentellement le 7 mars 2006

Publié par Les Anciens de St Ad  - Catégories :  #Ils ont fait Saint-Ad.!

Chers amis,


Monsieur Lucas pour les uns, Ludovic ou Ludo pour les autres, comme c’est difficile de réaliser que tu nous as quittés ! Comme c’est difficile de ne plus voir ta haute silhouette s’encastrer chaque jour dans la porte de la salle des professeurs, ton 4X4 sur le parking, les parties de foot prof-élèves, les discussions passionnées et passionnantes à la salle à manger des professeurs, la bonne odeur de ta pipe, les répétitions « Petits Princes » … La salle des profs, la cour, nos salles de classes, paraissent bien vides sans toi.

Mon cher Ludo, t’en souviens-tu ? Nos routes se sont croisées pour la première fois, tu avais une dizaine d’années. Tu jouais avec mes neveux et nièces, qui sont tes cousins et cousines, dans la cour de la ferme chez mes beaux-parents. Déjà, tu aimais relever le défi d’affronter les adultes sur le terrain de boules ! Puis tu es parti grandir ton adolescence en Côte d’Ivoire, avec ta famille et tu nous es revenu, « grand lycéen », en 1982, en classe de Terminale D : tes premiers pas à Saint-Adjutor.

Tu évoquais d’ailleurs cette époque avec beaucoup de plaisir et d’émotion. Les copains, les amis autour de toi, étaient nombreux et déjà, sans doute, tu sentais que l’homme se construit ensemble, à travers ses rencontres avec les autres… Des anecdotes, il y en eut ! Je me souviens du drapeau de corsaires hissé sur le toit de l’internat, de l’accès du lycée bloqué par une banderole « foire aux vins » empruntée au magasin Stoc un certain 1er avril …tout cela dans un climat sympa et bon enfant. Il y eut aussi pendant les 10%, ancêtres des TPE actuels, ce dossier sur les OVNI sous la houlette de Melle Dessertine, Mr Tortorella et Pascal Delacressonnière déjà – dossier qui te valut, avec tes camarades , les honneurs du Manoir, le journal de l’établissement. Tu fus également élu au Conseil Consultatif de Direction par l’ensemble des lycéens, pour les représenter. D’ailleurs, en juin 83, au bout seulement d’une année de présence en tant qu’élève, tu recevais la  « Médaille Saint-Adjutor », à l’unanimité de tes professeurs.

Et puis il y eut à nouveau un break, le temps pour toi de gagner quelques galons universitaires jusqu’à un maîtrise de biologie et en septembre 91, tu commençais ta carrière d’enseignant après avoir sauté le pas l’année précédente en étant surveillant d’internat. Les mathématiques, les sciences naturelles et les sciences physiques, dans une dizaine de classes chaque année en collège puis en lycée et dès 1993 la fonction de professeur principal . Autrement dit, des semaines bien remplies, beaucoup de copies à corriger, des expériences à préparer, de nombreux bulletins à remplir, et tout cela avec le sourire, dans le calme, en faisant preuve de beaucoup de professionnalisme.

Entre temps, bien sûr je ne l’oublie pas, tu fondais une famille avec Pascale et bientôt, la venue de Mathilde puis d’Antoine ensoleillèrent votre maison.

Au fil de ces années, tu es devenu un collègue, un collaborateur, un ami. Il m’arrivait souvent de solliciter ton avis. J’aimais la façon dont tu te passionnais sur les sujets qui te tenaient à cœur, j’aimais tes qualités d’homme à l’écoute de l’autre, j’aimais la confiance simple et totale qui existait entre nous. Je crois que c’est aussi tout cela que tes élèves et tes collègues apprécient chez toi.

Pour terminer, chers amis, je souhaite partager avec vous une lettre que Ludovic m’a écrite le 10 mars 2005, il y a tout juste un an, alors que j’étais à l’hôpital en situation très précaire. Je trouve que cette lettre, très émouvante, prend aujourd’hui un relief  saisissant :

 Cher Thierry.  Loin de moi la prétention de trouver les mots qui soignent et qui réconfortent pour te dire l’espoir. J’ai plutôt l’habitude d’aimer le bruit des mots qui s’entrechoquent, aux éclats de mes idées noires. Je t’écris quand même, comme j’écris à tous ceux qui me sont chers, car l’envie de partager mon émotion et ma réflexion est plus forte. Comme si c’était toi qui allais me remonter le moral, au travers de cette histoire de minutes et du temps qui passe...

            Une histoire de minutes. Des années échouées sur des photos, des mots perdus sur des bouts de papier : le temps qui passe est assassin. Même si le bonheur est à portée de main, le destin se moque de nous ; il ne nous donne rien et nous promet tout.

Heureusement, même lorsque nos regards sont sans détours, au fond d’une poche oubliée, on trouve encore de l’enfance qui ronronne. Même si nos manteaux sont lourds de chagrins, dans nos âmes emmêlées, ce coin d’enfance résonne encore.

Comme dans nos rêves de jeunesse, on s’évade toujours. Alors cette chambre n’a plus de parois. Les murs reculent, les portes s’ouvrent ; et si ce plafond là n’existait pas ! Au-delà, là-haut, un ciel étoilé plein de promesses s’offre à nous, pour aller vers d’autres lendemains.

Sentiers d’espoir, guidés par la Croix du Sud ou l’Etoile Polaire. Loin de nous la gloire. Juste s’égarer encore, pas sûr du tout de nous, histoire de remplir de nouveaux carnets de route. De cueillir ce bonheur que l’on rencontre fortuitement sans qu’on le recherche. La flèche ou la cible ? Le bonheur se situe peut-être plus dans le chemin, que dans le but.

Alors, lorsque notre visage s’est creusé de routes et de traces, de rires et de doutes, on demande encore juste une minute pour le chercher. Une minute pour l’essentiel : pour regarder sa femme et étreindre ses enfants. Juste encore une minute pour le futile : griller une cigarette, s’envoyer un verre de bon vin.

On a tous besoin de ranger ses souvenirs ; d’un dernier frisson, d’une dernière caresse. Juste encore une minute même sans motif et sans but, car on en redemande de sa si petite vie. On veut qu’on nous en rajoute ; soixante petites secondes, pour notre minute …

Je te souhaite du courage dans les nombreuses batailles à mener et toutes ces minutes qui en sont les victoires. Pense bien à toi. Ludovic.

 

Mon cher Ludovic, pour moi il ne fait aucun doute que tu es toujours là, quelque part, auprès de Pascale, de Mathilde, d’Antoine, au milieu des tiens, au milieu de nous, pour des secondes, … , pour des minutes éternelles.

                                                                         Thierry Dejoie  - 13 mars 2006


Terminale CD - 1982

Rang du haut : Gilles Leplomb, Olivier Poirson, Xavier Blanchon, Hervé Poirson, Philippe Schleiffer

Rang du milieu : Eric Tournant, Benoit Richard, Christophe Caymaris, ? , Ludovic Lucas

Rang du bas : Annie Campagne, Marie-Noelle Dupuich, Isabelle Haudebourg, Yannick Favre, Isabelle Miramon, Philippe Cuvelier et le professeur d'Anglais

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A
Comment dire ? Monsieur Lucas était un professeur super, qui essayait de nous apprendre au mieux la SVT en nous intéréssant à cette matière ! Je l'ai eu 1 ans comme professeur et il m'est resté que des bons souvenirs . . . On vous regrette monsieur ! ! ! ! ! ! Vous resterais à jamais dans nos coeurs . . .
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L
Flânant sur le site j’ai appris la nouvelle. Mr Lucas m’a fais aime la Bio, il est l’un des meilleurs professeur que j’ai eus au cours de ma scolarité et je suis vraiment navré d’apprendre cette triste nouvelle. Je souhaite mes plus sincères condoléances à sa famille pour cette terrible perte. Laurent
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E
Alors que je parcours ce site à la recherche de visages familers, je découvre ton sourire Ludo et  j'apprends malheureusement que tu t'en es allé.<br /> Tu étais pion quand j'étais interne en Terminale D. Je crois pouvoir affirmer sans me tromper, qu'à l'unanimité, tu étais adoré !<br /> Tu étais notre pion préféré ! Tu savais nous écouter, nous conseiller et quand tu nous voyais ramer, tu n'hésitais pas à nous aider et nous encourager.<br /> Je me souviens que tu t'étais même arrêté sur la route en reconnaissant ma coccinelle en panne sur le bas-côté... grâce à toi, elle était repartie illico !!!<br /> Merci Ludo !<br /> Merci pour ta gentillesse, ta patience avec nous.<br /> Je suis heureuse d'apprendre que tu as aussi fait le bonheur de tes élèves et tes collègues.<br /> Que tes deux petits loups grandissent heureux auprès de la femme de ta vie !<br /> Emmanuelle Etcheverry
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Alors que je tombe par hasard sur ce blog qui me rend nostalgie, je me retrouve à découvrir cette nouvelle.M. Lucas a été mon professeur principal en 5ème et j'ai eu la chance de le retrouver en 3ème. Je ne crois pas avoir jamais eu un prof à la fois aussi amical, passionnant et instructif que lui. Bien qu'élève je l'ai toujours respecté comme aucun autre professeur et je l'ai toujours admiré. J'apporte mes sincères condoléances à la famille, et notamment à son neveu, qui fut un de mes camarades de classe et d'internat.
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A
Mr lucas vous resterez toujours dans mes pensées, vous nous avez apris tant, et pourtant sa n'a pas toujours était facile vous étiez un prof merveilleux toujours à l'écoute, on pouvais compté sur vous, on ne vous oubliera jamais...
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